Arrache mon Coeur, ouvre-moi les bras,
Plonge mon corps fatigué dans un tonneau de vin ;
Cueille des ronces dans les sous-bois,
Fourre l’antre du torse d’épine sèches.
Alors tout le vin je bois infusé de sang,
Alors tout le sang je bois infusé de sueur,
Alors toute la sueur je bois infusée de larmes.
Et ici renaît le corps meurtri du martyr
Dont les yeux retournés dans leurs orbites
Sont piqués d’encre noire et de foutre.
Et ici naît l’infâme puanteur du vivant
Dont la chair putride se répand
Et vient tacher le sol brillant de la nef.
Traînées de vin, colorées par le vitrail de Saint Jean;
Le soleil embrase le corps déchiré du marcheur,
Enflamme les agneaux éventrés
Dormant sur des restes de bancs brûlés.
Tache rouge se répandant dans le ciel.
Le soleil s’éteint et la dernière nuit se lève.
Alors toute âme encore vivante flétrie,
Chaire glacée avant de sombrer dans le noir.